Samara Golden, résidence de janvier à avril 2022
Photos: Louis Ramac - Luca Lomazzi - Adrianna Glaviano
Les œuvres de Samara Golden prennent le forme d’installations immersives, d’environnements capables de modifier la perception de l’espace. Pour cela, elle a recourt à l’illusion (transparence du verre, allié aux reflets de miroirs…) pour modifier ou étendre l’espace physique et créer ce qu’elle nomme des espaces impossibles ou illusoires : des lieux qui restent inaccessibles dans la vie réelle, mais que le spectateur perçoit comme pouvant l’être.
La part insaisissable de ses installations, tient au trouble qu’elles instaurent dans notre compréhension de l’espace. Le spectateur a la sensation que l'espace peut s’étendre dans toutes les directions, suggérant l’existence de pièces adjacentes qui finalement n’existent pas.
Dans ses installations la présence humaine est simplement suggérée, par un foisonnement d’objets du quotidien, de mobilier enchevêtré, des intérieurs d’appartements qui semblent avoir été abandonnés, désertés dans la précipitation (objets renversés, repas inachevés…). Parfois la présence humaine prend la forme de figurines, mises en scène dans des postures plus ou moins compréhensibles, renforçant le sentiment de drame qui se joue et de tensions diffuses.
Mais aucun scénario n’est vraiment définissable, Samara Golden s’applique à mettre au point une imagerie qui ne soit ni narrative ni abstraite, mais tout de même reconnaissable en faisant subtilement référence à un univers visuel communément partagé.
Une sensation de vide, de vertige, s’empare du spectateur face à cette absence inquiétante. Ce vide devient alors le réceptacle de ses propres projections. Derrière un formalisme très présent, l’artiste instaure un rapport très fort à la vie et à sa vulnérabilité. Ses installations combinent réel et irréel pour créer un espace mental ou un espace psychologique.
A travers ses installations, Samara Golden, traduit la complexité de l’existence de l’être humain au XXIème siècle.
Ces espaces illusoires fonctionnent comme une métaphore d’un état psychologique, traduisant un état de lutte interne, de dévastation personnelle ou de tristesse. En cela ses œuvres figurent une polarité troublante entre empathie et distance, entre contemplation et désastre.
Souvent dans son travail, les projets naissent d’expériences personnelles et non de concepts. Ainsi pour le projet qu’elle souhaite développer à l’Atelier Calder, l’artiste s’appuie sur un processus d’expérimentation mené tout au long de sa résidence à partir de différents matériaux. Pour ce projet, Samara Golden souhaite introduire davantage de réel, cette expérience lui permettra de rendre compte des émotions et des sentiments au moment où elles ont été créées.
Samara Golden est née en 1973, (Michigan, Etats-Unis) elle vit et travaille à Los Angeles, elle est diplômée (MFA) de l’université de Columbia (New York). Ses installations ont été présentées récemment lors de l’exposition collective : « Psyche als Schauplatz des Politischen » au Staatliche Kunsthalle à Baden Baden en Allemagne (2019), « Upstairs at Steve’s » à The Fabric Workshop & Museum à Philadelphie (2021).
Son travail a été exposé au MoMA/PS1 à New York lors de la Biennale du Whitney, et au Hammer Museum & MOCA à Les Angeles, Collection Zabludowicz à Londres et Yuz Museum à Shangaï. Ses œuvres sont présentes dans les collections du Museum of American Art, Whitney, Los Angeles County Museum of Art (LACMA) The Museum of Contemporary Art, Los Angeles, Zabludowicz Collection, Londres, Yuz Museum, Shanghai.
Plus d’informations sur Samara Golden https://samaragolden.com/home.html