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Lucy Skaer, résidence de septembre à décembre 2013

Photos : Guillaume Blanc

Lucy Skaer est née à Cambridge en 1975, elle vit et travaille à Glasgow.

Depuis quelques années, Lucy Skaer poursuit une recherche transversale qui associe dessin, impression de grands formats à la sculpture et aux vidéos. Au sein de ses installations multiformes, chaque oeuvre prise isolément examine un aspect différent d’une méthode de travail où les objets et les images, à la fois reconnaissables et abstraits, sont transformés par toutes sortes de manipulations, répétitions et décalages d’échelle.

L’artiste y incorpore en outre son vocabulaire personnel de figures géométriques élémentaires. Par-delà leur diversité apparente, toutes ses oeuvres explorent les mécanismes par lesquels nous donnons du sens aux choses que nous croyons connaître : photos de presse reproduisant des chefs d’oeuvre célèbres, agrandies et redessinées ; extraits de vieux films retravaillés jusqu’à l’abstraction ; morceaux épars recomposés ; accessoires de notre environnement quotidien réduits à l’empreinte de leur forme. Toutes ces interventions de l’artiste provoquent une perte de repères et une déformation du sens alors même qu’elles donnent le jour à des objets à la fois beaux et justes dans leurs significations nouvelles.

Lors de sa résidence, Lucy Skaer a profité de l’espace offert par l’atelier pour y développer de nouvelles recherches et expérimentation sur une large gamme de matériaux (bois, terre cuite, marbre...).

Reprenant la thématique de la série, Lucy Skaer a souhaité reproduire une forme simple en utilisant ces matières. Chaque nouvelle sculpture sera la copie de la sculpture précédente mais pas de l’objet original, en l’occurrence une planche de bois, a débité directement d'un tronc d'arbre, afin qu’une certaine ressemblance formelle soit présente entre chaque élément, aussi bien par la forme que par la matière utilisée. La nature des formes de cette série de sculptures peut se définir par une nouvelle incarnation, la métaphore d’une forme existante.

Sa démarche s’accompagne également d’un travail sur le langage : le titre de chaque objet sera un synonyme du titre de l’objet précédent (ex : coin, piège, attraper ou étendre, allonger, énumérer etc. ). Le fonctionnement de cette série de sculptures est à rapprocher au concept de propagation ou de rumeur existant dans le langage.

L’artiste a choisi des matériaux qui ne s’inscrivent pas dans une période précise ou dans une tradition, mais au contraire qui embrasse une large période, que leur juxtaposition rendra anachronique par rapport à la matière des objets voisins.

Aucune sculpture ne sera un portrait de la précédente, mais plutôt une représentation, ou une analogie dont la transformation sera mise en évidence, ce processus menant vers l’abstraction créera inévitablement une impression de faux-semblant, une tension à l’intérieur de cette série. Lucy Skaer avec ce projet souhaite interroger le sens de la représentation des choses, la relation qui s’installe inévitablement entre forme, matière et langage.

Diplômée de la Glasgow School of Art, elle a récemment acquis une reconnaissance sur la scène artistique internationale. En 2007, elle comptait parmi les six artistes désignés pour représenter l’Écosse à la Biennale de Venise, et en 2009, elle était finaliste du Turner Prize. Après ses expositions personnelles à la Fruitmarket Gallery à Edimburg et la Chsenhale Gallery à Londres en 2008, la Kunsthalle de Bâle lui a consacré une exposition monographique en 2009. Son travail sera présenté au Sculpture Center de New York en 2012. Elle a participé également à des expositions de groupe ; Elles, MNAM Centre Pompidou (2010), Prendre la porte et faire le mur, FRAC PACA, Marseille (2010), New Work : UK : You and Me, à la Whitechapel Gallery à Londres (2007), If I can’t Dance, I don’t want to be part of Your Revolution’ : Edition II : Feminist Legacies and Potentials in Contemporary Art Practice, De Appel, Amsterdam (2006) participation à Art Basel en 2006.

 

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