Eva Koťátková, résidence de mi-janvier à mi-avril 2019
Née en 1982 à Prague, où elle vit et travaille.
Au moyen d’installations, de dessins, de collages, de vidéos ou encore de performances, Eva Kot’átková instaure une forme de médiation entre l’homme et le monde. L'univers surréaliste de ses installations, possède le charme d'un fascinant cabinet de curiosités, constituées de strates d'images, d'histoires personnelles et d'objets énigmatiques. Utilisant une approche quasi archéologique, et stimulé par un vif intérêt pour les institutions (administratives, psychiatriques ou éducatives) et le théâtre, Eva Kot’átková créé des environnements immersifs à haute intensité symbolique dans lesquels photographies détournées, dessins, collages, photomontages partagent la scène avec des éléments parfois récupérées parfois fabriqués.
Les objets collectés par Eva Kot’átková dans les environs de Saché pendant sa résidence, nous sont familiers, et parfaitement identifiables. Toutefois, leur disposition dans ses installations reste mystérieuse, leur classification semble fonctionner comme une libre association d'idée, un cheminement que le spectateur serait invité à reconstituer.
En parallèle de cette démarche de collection, Eva a mené une recherche sur le roman de François Rabelais, Gargantua, publié en 1534, où l'auteur évoque l'enfance de son personnage tout en faisant le procès des méthodes éducatives de l'époque. Gargantua nous plonge dans un univers démesuré auquel l'artiste se réfère, en utilisant l'espace offert par l'atelier.
Dans le cadre d'un projet collaboratif, Eva Kot’átková a invité les élèves de trois classes de l'école de Saché à participer à une performance, pratique qu'elle utilise régulièrement en parallèle de ses installations.
L'artiste a demandé aux enfants d'imaginer d'être soit un animal, soit une plante, soit un élément naturel. Les élèves ont réalisé les masques et les costumes de leur personnage, puis ils en ont chacun écrit l'histoire. Enfin, lors d'une performance colorée et poétique, ils sont devenus les portes-paroles de leur personnages dans une classe d’école reconstituée à l’Atelier Calder, les élèves déguisés ont pu partager l'histoire de leur personnage.
Photos Guillaume Blanc